Association Française de Lichénologie - Les champignons lichénisés de France - AFL


 
▲ thalle avec de jeunes apothécies ▼
 
 
 ▲ thalle avec apothécies bien développées et hypothalle bien visible  ▼
 

Myriolecis bandolensis (B. de Lesd.) Bertrand, Cl. Roux et Nimis = Lecanora bandolensis [-ID 4-]

Photo 1 Olivier Gonnet - session AFL 2010 - sur basalte, littoral d'Agde - Hérault - (34) -
Photos 2-4 Serge Poumarat - 7/2017 - Antibes - Alpes -Maritimes - (06) -
Photos 5-6 Serge Poumarat - 7/2017 - Ile de Ste Marguerite, Cannes, Îles de Lérins - Alpes-Maritimes - (06) -
Photo 7 et texte Jean-Michel Sussey - 3/10/2017 - cap d’Antibes, bord de mer (supralittoral) - Alpes-Maritimes - (06) -


 

Ascomycota - Lecanoromycetideae - Lecanorales - Lecanoraceae
 

Thalle : crustacé (jusqu’à 0,5 mm d’épaisseur) blanc, non lobé au pourtour ou légèrement lobulé, fendillé-aréolé, parfois entouré d’une ligne hypothalline partielle noirâtre ou un peu verdâtre.

Photosymbiote : algue verte (autre que trentépohlia).

Chimie : thalle K-, C-, KC-, P- ; épithécium, la partie superficielle du parathécium et du cortex de l’amphithécium N+ brun rouge ; tholus I+ bleu (avec une masse axiale I-).

Apothécies (0,2 – 0,5 mm) à disque au début concave puis plan ou légèrement convexe, brun clair, brun vert bleuâtre ou presque noir et rebord thallin mince, blanc. Apothécies enfoncées dans le thalle au début, devenant à demi-saillantes, souvent contigües, par deux ou trois par aréoles.

Souvent présence de nombreuses pycnides à ostiole bleu-vert, entièrement enfoncées dans le thalle, lorsque les apothécies sont absentes ou peu nombreuses.

Épithécium de brun clair à brun verdâtre, à périphérie pigmentée de vert bleuâtre et contenant de gros cristaux anguleux solubles dans N ; couronne parathéciale concolore à la périphérie de l’épithécium. Hypothécium incolore. Spores ellipsoïdales, simples ou quelquefois à une cloison, incolores, par huit, de (9) 9,5-12 (15) × 5-7 µm. Spores vivantes remplies de guttules lipidiques petites ou grandes. Pycnidioconidies falciformes (en forme de faux), à base élargie et arrondie, à sommet plus ou moins pointu, de 14-20 × 1 µm.

Écologie, répartition : Saxicole calcicole ou parfois calcifuge. Sur des roches calcaires ou des roches silicatées (surtout basiques) dans des stations bien éclairées, exposées au soleil et à la pluie ainsi qu’aux embruns salés. Assez commun sur le littoral méditerranéen. De l’étage adlittoral à l’étage thermo ou mésoméditerranéen.

 

Remarques

Myriolecis bandolensis est très variable selon la région et le support, mais aussi selon qu’il a été ou non brouté par les gastéropodes et qu’il a repoussé ou non. Par exemple, il est blanc sur calcaire et blanchâtre ou légèrement grisâtre sur roche basaltique. Les apothécies varient, parfois sur un même thalle, du brun clair au brun vert bleuâtre sombre ou au noirâtre plus ou moins vert bleuâtre

Myriolecis albescens (Hoffm.), Sliwa, Zhao Xin et Lumbsch est une espèce très proche de M. bandolensis mais non maritime, à thalle blanc ou blanchâtre, aréolé-granuleux ou aréolé-squamuleux, ordinairement peu étendu, portant dans sa partie centrale de nombreuses apothécies, souvent groupées, saillantes, à disque brun, le plus souvent clair, parfois pruineux et rebord blanc concolore au thalle, le disque et le rebord étant dépourvus de vert de bandolensis.

Myriolecis actophila, qui est marin, situé dans la zone supralittorale (battue par les vagues, donc plus bas dans la zonation marine), est calcifuge. Son thalle est fendillé, de couleur crème avec un hypothalle vert bleu bien développé et des apothécies moins nombreuses, saillantes et rétrécies à la base, à disque vert-noir dès le début.

Lecanora helicopis, calcifuge, également dans la zone supralittorale, a un thalle gris (de moyen à sombre), des apothécies saillantes, noires, à rebord disparaissant à la fin, à épithécium N- et K+ jaune, et des spores qui semblent être souvent à une cloison.

 

Étymologie : Myriolecis vient du grec « murias » = nombreux, grand nombre et du grec « lékos » = assiette, écuelle (allusion aux nombreuses apothécies des espèces du genre) ; bandolensis vient de la cité de Bandol dans le Var et du suffixe latin «ensis» = désignant l’origine (le premier exemplaire ayant été découvert par G. Clauzade à Port-d’Alon près de Bandol en 1953).

Synonymes : Lecanora albescens var. bandolensis (B. de Lesd.) Clauzade et Cl. Roux. Lecanora bandolensis B. de Lesd.

 

Bibliographie

Bertrand M., Roux C. et Barbero M., 2010 – Lecanora bandolensis B.de Lesd., une espèce peu connue. Bull. Ass. fr. Lichénologie, 35 (1) : 1 – 16.

Bouly de Lesdain M., 1954 – Notes lichénologiques. N° XXXIX. Bull. Soc. bot. Fr., 101 (5 – 6) : 222 – 226.

Clauzade G. et Roux C., 1985 – Likenoj de Okcidenta Eŭropo. Ilustrita determinlibro. Bull. Soc. bot. Centre-Ouest, n° spéc. 7, S.B.C.O. édit., St-Sulpice-de-Royan, 893 p. (p. 417, n° 83).

Roux C. et coll., 2017 – Catalogue des lichens et champignons lichénicoles de France métropolitaine. 2e éd., Édit. Association française de lichénologie (A.F.L.), Fontainebleau, 1581 p., 2 tomes (p. 633).

 

- Photos complémentaires sur le site de Serge Poumarat : [Lichens de Catalogne]

 

Cette espèce a fait l'objet d'une fiche détaillée dans le bulletin AFL 2018-2

dans le cadre des fiches du débutant publiées depuis 2002 par Jean-Michel Sussey

 

 

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