Association Française de Lichénologie - Les champignons lichénisés de France - AFL


 
 
 
 

Ochrolechia szatalaensis Verseghy = Ochrolechia szatalaensis var. macrospora

Récolte 1 : Photos 1 et 2 Étienne Florence - 8/9/2017 - Cauterets - Hautes-Pyrénées - (65) -
Récolte 2 : Photos 3-5 - Jean-Michel Sussey - 25/8/2016 - Longevilles au Mont d’Or - Doubs - (25) -
sur écorce d'érable sycomore


 

Ascomycota - Lecanoromycetideae - Pertusariales - Ochrolechiaceae
 

Récolte 1 : Texte Serge Poumarat et Étienne Florence

(photo 1 sur Juniperus / photo  2 sur chablis de sapin)

 

Thalle : mince, continu, blanchâtre

Photosymbiote : algue verte (Chlorococcales).

Chimie : pour les deux échantillons présentés ici, le thalle est K+ (jaune), C-, KC+ (jaune), P-, apothécies C-. La réaction à K peut aussi être négative et celle à C peut être jaune (Sussey, 2017 : 211).

Apothécies : 1-2,5 mm de diam., appliquées sur le thalle, avec un épais rebord thallin blanchâtre et un disque plan, brun rosâtre sous une pruine blanchâtre. Sous la loupe binoculaire, le cortex du rebord thallin des apothécies s’épaissit nettement à la base et où il est vitreux mais opaque, alors qu’il est blanc dans sa partie supérieure.

Microscopie : spores par (6)8, hyalines, simples, elliptiques, 62,5-67,5 x 30-35 µm (40-75 x 25-40 µm d’après Sussey, 2017). Épithécium brun-jaune. Paraphyses ramifiées-anastomosées.

Habitat (d'après Roux et coll., 2017) : corticole ou lignicole, acidophile, aérohygrophile, photophile mais non héliophile. De l’étage montagnard à l’étage subalpin.

 

Thalles présentés : Cauterets (Hautes-Pyrénées, 65), tuque de la Courbe, alt. 1822 m, lignicole, sur Juniperus,  leg. E. Florence le 05/03/2017, det. C. Roux. Arrens-Marsous (Hautes-Pyrénées, 65), bois de Masseys, alt. 1572 m, lignicole, sur chablis de sapin, leg. É. Florence, le 08/09/2017, det. C. Roux.

 

Remarques : Pour Kukwa (2011), O. szatalensis est caractérisé, par rapport à O. upsaliensis, par son habitat corticole ou lignicole, son thalle habituellement mince ou très mince, le cortex du rebord thallin des apothécies s’épaississant nettement à la base et où il est vitreux mais opaque, alors qu’il est blanc dans sa partie supérieure. O. upsaliensis est terricole ou vient, plus rarement, sur des arbrisseaux, a un thalle généralement épais et aréolé, et le cortex du rebord thallin des apothécies s’épaissit peu ou pas à la base et est blanc, jamais vitreux. Le premier se rencontre de l’étage montagnard à l’étage subalpin, alors que le second surtout de l’étage subalpin à l’étage nival (Roux et al., 2017).

 

Récolte 2 : Texte Jean-Michel Sussey (photos 3-5 sur érable sycomore)

 

Macroscopie : thalle crustacé, non lobé au pourtour, continu, plus ou moins lisse à la périphérie et devenant plus ou moins irrégulièrement granuleux au centre, mince à moyennement épais, blanchâtre jusqu’à jaunâtre avec parfois une ligne hypothalline noire.

Photosymbiote : algue verte chlorococcoïde.

Chimie : K- (disque, bord thallin de l’apothécie et cortex du thalle).

C+ jaune (disque, bord thallin de l’apothécie et cortex du thalle).

KC+ jaune (disque et bord  thallin de l’apothécie).

P- (disque, bord thallin de l’apothécie et cortex du thalle).

Apothécies : (1-2,5 mm de diamètre) d’arrondies ou difformes jusqu’à plus moins anguleuses, à disque plan ou concave, plus ou moins granuleux, jaune brunâtre plus ou moins pruineux et à rebord thallin très épais.

Microscopie : Épithécium jaunâtre foncé. Hypothécium jaunissant. Spores ellipsoïdales, simples, incolores, par 6-8, grandes, de 40-75 × 25-40 µm à paroi mince

Écologie, répartition : Corticole. Sur écorce acide d’arbres à feuillage caduc et sur résineux, dans des stations à atmosphère humide, peu ou pas protégées des pluies, bien éclairées mais non directement au soleil. Rare. Étages montagnard et subalpin.

Récolte : leg., dét. et en herb. Guilloux Françoise, conf. Roux Claude.

- Date : 25.08.16 Lieu : 25370 Longevilles au Mont d’Or, vers le sommet du mont d’Or. Alt. 1450 m. - Support du spécimen : Sur l’écorce d’un sycomore.

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Étymologie : Ochrolechia vient du grec « ôkhros » = jaune pâle et du grec « lech » = couche, lit (allusion à la couleur du thalle) ; szatalaensis en hommage au Dr. Ödön Szatala qui a récolté le premier exemplaire le 7 juin 1929 en Bulgarie à Ceplarska planina in monte Karlag dag pr. Pasmakli, alt. 1700-2100 m, sur écorce de Picea excelsa.

Synonymes : Ochrolechia pseudotartarea (Vain.) Verseghy; Ochrolechia szatalaensis var. macrospora Verseghy; Ochrolechia tenuissima Verseghy.

 

Remarque : Ochrolechia upsaliensis est surtout muscicole et humicole, rarement corticole ou lignicole ; de l’étage montagnard au nival (surtout subalpin, alpin et nival).

 

Bibliographie

- Clauzade G. et Roux C., 1985 – Likenoj de Okcidenta Eŭropo. Ilustrita determinlibro. Bull. Soc. bot. Centre-Ouest, n° spéc. 7, S.B.C.O. édit., St-Sulpice-de-Royan, 893 p.

- Kukwa M., 2011. The genus Ochrolechia in Europe. Fondation Rozwoju de l’Université de Gdansk, 309 p.

- Kukwa M., Stepanchikova I. S., Himelbrant D. E. and Kuznetsova E., 2014 – The identity of two lichens described by V. P. Savicz from Kamchatka (Russia). Lichenologist, 46(1): 129 – 131.

- Ozenda P. et Clauzade G., 1970 – Les Lichens. Étude biologique et flore illustrée. Masson édit., Paris, 801 p. (p.545, n° 1409).

- Roux C. et coll., 2017 – Catalogue des lichens et champignons lichénicoles de France métropolitaine. 2. éd. A.F.L. édit. Fontainebleau, 1581 p. 2 tomes (p. 659).

- Verseghy (von) K., 1958 – Studien über die Gattung Ochrolechia II. Neue Flechten. Ann. Hist.-nat. Mus. nat. Hung.9 : 75 – 85 (p. 80 et 81).

 

cette espèce a fait l'objet de l'une des 16 fiches du débutant

publiées dans le bulletin AFL 2017_2 par Jean-Michel Sussey

 

 

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